Hélène GESTERN à Villers-lès-Nancy autour de son roman “L’eau qui dort” (Ed. Arléa)

Malgré la grippe, malgré le vent et la pluie, les habitués, et aussi des nouveaux-venus, se sont retrouvés dans le salon du Château de Madame de Graffigny et n’ont pas boudé la première rencontre littéraire de l’année 2019 consacrée au dernier roman d”Hélène GESTERN publié en octobre 2018 aux éditions Arlea : « L’eau qui dort ».

Dans l’assistance, Madame Gisèle IDOUX, adjoint au maire représentant la municipalité de VILLERS-LES-NANCY, prit la parole pour remercier l’organisatrice de la rencontre. Puis Nicole BARDIN-LAPORTE présenta l’auteur Hélène GESTERN, sa biographie et son œuvre.

Née en 1971, Hélène GESTERN vit et travaille à Nancy, d’abord comme Professeur agrégé de lettres au Lycée Henri Poincaré, puis comme enseignant-chercheur, maître de conférences en langue et littérature française à l’université de Lorraine.

La photographie joue un rôle important dans l’intérêt que porte l’auteur aux écrits personnels et elle consacre alors plusieurs articles à l’œuvre d’écrivains comme Annie ERNAUX, Anny DUPEREY, Hervé GUIBERT, à des journaux personnels tenus par des femmes, notamment en temps de guerre.

Et puis Hélène GESTERN est écrivain ! Son premier roman, publié en 2011 « Eux sur la photo » aux éditions Arlea sera très remarqué et primé : Prix « Coup de Cœur des Lycéens », Prix « René Fallet », Prix « Premier roman de Culture et Bibliothèques de la Sarthe ».

2013 « Le Chat » nouvelles éditions Emoticourt

« La part du feu » Arlea

2014 « Portrait d’après Blessure » Arlea

2016 « L’odeur de la Forêt »

2017 « Un vertige »

Tous ont été remarqués et primés, certains couronnés par des prix qui sont chers aux lorrains : Prix « Erckmann-Chatrian » en 2014, « Feuille d’Or de la Ville de Nancy » en 2016.

Et puis en 2018 paraît  « L’Eau qui dort » toujours chez Arlea.

Nicole BARDIN-LAPORTE s’engage alors dans un questionnement avec Hélène GESTERN pour dégager l’intérêt de l’auteur pour l’écriture romanesque et l’intérêt particulier de ce roman.

Après avoir écrit de la poésie, puis fait une thèse sur la poésie, Hélène Gestern s’est alors trouvée dans l’impossibilité de créer. Il lui fallait user d’une autre forme d’écriture. Ce sont alors les épreuves de la vie qui lui ont fait commencer à écrire des romans.

L’art de la photographie est lié à de nombreux ouvrages de la romancière. En effet, Hélène GESTERN trouve que la photographie offre un formidable mélange de vivant et de mort, du vivant-mort qui fixe des modèles, très inspirant pour l’écriture romanesque. Et puis, en faisant des recherches aux archives ,« J’ai trouvé au fond d’une boîte portant l’étiquette « papiers personnels », et pas inventoriée par le Conservateur (qui l’autorisa cependant à l’ouvrir), un cahier, en fait un album personnel de Francis DOUCET avec des personnages morts mais ainsi « ressuscités » qui me conforta dans mon désir de puiser aussi mon inspiration et mon écriture dans la photographie »

Revenons à « l’Eau qui Dort ». Après l’ouverture du roman lue par Ginette, on comprend déjà que le personnage principal et son épouse ne s’entendent pas… L’intrigue est amorcée : l’homme va partir et ne jamais revenir.

Se pose aussi le problème du narrateur. Comment un narrateur masculin dans un récit à la première personne peut-il être écrit par un auteur féminin ? Est-ce facile de penser comme un homme lorsqu’on est une femme ! La romancière ne trouve pas difficile de se décentrer, connaît le monde masculin et a les confidences d’amis.

En ce qui concerne la forme, le roman se découpe en quatre parties : Feu sauvage – Paradis perdu – Les eaux pâles – Les adieux.

Le style joue sur des variations, des alternances entre l’évolution de l’intrigue, et les paragraphes descriptifs sont précis et beaux comme des tableaux… – des photos ? –

Pour illustrer cette remarque, Simone lit un paragraphe descriptif empreint de poésie.

Les passages descriptifs sont presque toujours liés à la nature, et Hélène GESTERN reconnaît qu’elle consacre beaucoup de temps à son jardin pour le cultiver et le contempler.

Pas de meilleur médicament que la Nature.

Le jardin a une vertu thérapeutique et le personnage principal, représentant de commerce, rêvait d’être horticulteur.

Quant aux thèmes ils sont nombreux, mais celui des vies contrariées, de la recherche identitaire, ou de la difficulté d’aimer domine .

Le personnage principal est une victime qui, n’étant pas un modèle de courage, est aussi un peu responsable de ce qui lui arrive.

En fait, il n’est pas facile d’être un humain, la vie étant à la fois très simple et très compliquée.

L’intrigue aussi est double puisque le lecteur entre, au fil de l’histoire, dans un roman policier. Hélène GESTERN trouve que deux fils qui se croisent dans le roman est plus une facilité qu’une difficulté et, si elle réfléchit beaucoup à la structure, c’est elle seule qui commande, qui noue les intrigues et a les schémas narratifs en tête dès qu’elle aborde l’écriture.

La part d’implication personnelle ? Parmi les éléments mis en scène beaucoup sont des facettes de ce qu’on est : une partie de soi, auteur, transposée dans une intrigue.

En 2020 Hélène GESTERN sortira la biographie d’un grand écrivain arménien : Armen LUBIN.

Puis la parole fut donnée au public et porta surtout sur la propagation des photos et son traitement médiatique, en référence à un roman précédent d’Hélène.

Le public se dispersa après ce moment si intéressant et fructueux qui s’était terminé par une séance de dédicaces.

G. TANZI

Ce contenu a été publié dans Rencontres littéraires. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *