George Sand par Maïté PETIT

Portrait de George Sand 1838

Huile sur toile peinte par Auguste Charpentier
   Musée : Musée de la Vie romantique

Une rebelle face à son siècle !

Celle qui a eu toutes les audaces…

           Depuis des générations, la mémoire de George Sand était embaumée dans l’expression lénifiante et convenue de « La Bonne Dame de Nohant ». Pourtant, elle fut si irrespectueuse des convenances !… Il est temps de mettre fin à ces clichés.

               Oui, elle a eu toutes les audaces, publiques et privées : celle de s’habiller en garçon et de fumer le cigare, celle de dénoncer l’aliénation du mariage et d’affirmer les droits de l’amour-passion, celle de croire au génie du peuple et d’écrire selon son cœur. Elle a cru à la souveraineté de l’art, à la profondeur des traditions populaires, à la mission sociale de la littérature, en inventant une image moderne de l’écriture engagée. Par la force du travail, elle a édifié une œuvre colossale. George Sand, de son vrai nom Amandine Aurore Lucile Dupin a marqué son époque et fut pour le monde entier une figure flamboyante de la France.

            Alors, démodée notre George Sand ?

            Non, c’est notre contemporaine ! Jadis vivement critiquée, aujourd’hui trop souvent réduite à quelques titres, l’œuvre de Sand est pourtant d’une richesse et d’une cohérence indiscutables. Elle a occupé la scène littéraire de mai 1832, date de la publication d’Indiana,  à sa mort en juin 1876, laissant inachevé un dernier roman : Albine Fiori, soit 44 années de travail assidu pour une production considérable dans des genres très divers : roman, autobiographie, théâtre, essai, article, préface, conte, nouvelle, pamphlet politique et même quelques pages de poésie…

            George Sand écrivait avec une facilité déconcertante, fluidité et spontanéité, c’est ce qui a fait toute la beauté de sa correspondance. Elle a bien un style à elle et ce qu’elle nous décrit, on le voit, on l’imagine, on le ressent avec intensité.

            Pour découvrir l’incroyable diversité de son œuvre, entrez dans une librairie, évitez les titres dont vous avez déjà, peut-être, entendu parler, tels que Lélia  ou La Petite Fadette…Peut-être choisirez-vous Consuelo, suivi de La Comtesse de Rudolstadt ; vous y rencontrerez l’aventure, la musique et Venise. Plongez-vous dans sa correspondance en osant Histoire de ma Vie. Si vous préférez les nouvelles, essayez Le Secrétaire intime, La Marquise ou  Mouny-Robin.

            Dans le domaine du roman, vous avez le plus grand choix, d’Indiana (1832) au  Dernier Amour (1867), en passant par Jacques (1834), Mauprat (1837), La Filleule (1853) etc. Plus de 70 romans à son actif ! Je ne vous énumérerai donc pas toute l’œuvre romanesque de cette grande dame de la littérature française…Mais comment ne pas évoquer quand même les romans « de la campagne », ceux qui ont bercé notre jeunesse (enfin, la mienne !) : La Mare au Diable, La Petite Fadette et  François le Champi.

            George Sand a été, tout au long de sa vie, en relation avec une quantité d’artistes, dans tous les domaines : peintres (Delacroix, Théodore Rousseau, Corot, Jules Dupré), photographe (Nadar), musiciens (Liszt, Chopin), poète Alfred de Musset) etc.

            Elle a écrit, sur la condition féminine, des romans qui ont été considérés par les femmes évoluées de l’époque comme révolutionnaires. Elle y met en scène des héroïnes positives, des femmes qui luttent pour vivre à égalité avec les hommes et être reconnues à part entière dans la société.

            Alors, « rétro » notre George ?……  

Maïté Petit

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