Publications: soyez en règle! par Simone DEZAVELLE

Publications pour adultes ou enfants… attention aux règles à respecter!

Lorsque vous éditez un ouvrage en tant qu’auteur-éditeur, vous êtes astreint à plusieurs obligations légales qu’il s’agit de ne pas négliger !

Votre création doit d’abord être dotée d’un numéro ISBN, à demander par internet à l’AFNIL (www.afnil.org). C’est un numéro d’identification de la Bibliothèque Nationale. Vous n’aurez pas besoin d’effectuer cette démarche lorsque vous produisez à une dizaine d’exemplaires un ouvrage composé pour votre cercle familial, et non destiné à une diffusion publique. Le premier chiffre du numéro indique le pays d’origine, ici le 9 : la France. Lors de votre demande, l’administration vous en fournira dix d’un coup, au cas où vous auriez envie de rédiger et publier plusieurs autres ouvrages. Chaque numéro ne servira que pour une parution, ou sa réédition. Figurera aussi l’EAN, qui comporte les mêmes chiffres, et qui est un numéro européen.

Ce numéro, qui est propre à votre livre, doit figurer, sous la forme d’un code-barres, sur la quatrième de couverture. Vous trouverez sur le net des générateurs gratuits de code-barres. Sans celui-ci, plusieurs librairies comme la FNAC refuseraient de prendre votre ouvrage en dépôt. Il sert, entre autres, à l’encaissement. Si vous avez omis cette formalité, vous pourrez faire réaliser des étiquettes autocollantes avec le code-barres, à appliquer sur la couverture de votre livre.

Lorsque vous aurez fait imprimer votre livre ou album, il vous faudra en faire le dépôt légal à la Bibliothèque nationale de France. C’est obligatoire pour toute publication réalisée en France.

Un formulaire, intitulé « Dépôt légal, éditeur livres », est disponible sur internet. Le formulaire de déclaration doit être rempli en trois exemplaires, l’un d’entre eux vous sera retourné muni d’une étiquette d’identification, qui certifie que vous avez bien effectué ce dépôt légal. Un autre servira au catalogue de la BNF, et le troisième sera archivé et consultable par les déposants, les auteurs et leurs ayants cause.

Dans une enveloppe, vous devrez joindre à cette déclaration un exemplaire de votre ouvrage.

Pas de soucis pour le dépôt du livre nanti de cette fiche de déclaration triple, l’envoi se fait en franchise postale. On indique sur l’enveloppe : « Franchise postale – dépôt légal – Code du Patrimoine art. L132-1 ». On expédie le tout à l’adresse suivante :

Bibliothèque Nationale de France

Dépôt légal-Livres

Quai François Mauriac

75706 Paris Cedex 13

PUBLICATIONS pour enfants : SOYEZ EN RÈGLE !

Si vous décidez de publier un ouvrage destiné à la jeunesse, vous devrez vous plier à toutes les obligations légales, et bien plus encore : en plus il vous faudra demander l’autorisation de mise sur le marché de votre ouvrage au ministère de la Justice.

Sur la première ou la dernière page de votre ouvrage, vous devrez faire figurer ceci :

Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

Une commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence statuera sur votre ouvrage. Ainsi seront éliminés les livres incitant les mineurs à la débauche, aux pratiques sexuelles, aux drogues et infractions diverses. Si c’était le cas, la commission vous obligerait à passer l’intégralité de votre ouvrage au pilon, à vous de régler les frais de destruction et d’huissier en plus ! De surcroît, la commission statue sur votre ouvrage imprimé, pas sur une maquette… Tant pis pour les contrevenants !

Mais je suis certaine que vous ne cherchez nullement à faire ce genre de propagande auprès des jeunes…

Voici le type de fiche qu’il vous faudra remplir :

Protection judiciaire jeunesse

Déclaration de dépôt

Déposant : Nom Prénom

Adresse

Tel

Mail 

Editeur : (vous si autoédition)

Type d’ouvrage (album, roman, BD etc.)

ISBN : 9-XXXXX XXXXX

Auteur :

Illustrateur :

Titre :

Nouveauté (ou réédition)

Pour 6 à 9 ans (ou 0 à 2, 2 à 6, 9 à 12, 12 à 14, 14 et plus.)

Imprimé par :

Nom et adresse de l’imprimeur

Mise à disposition du public : date

Tirage : nombre d’exemplaires

Dépôt de 2 exemplaires.

Date Signature

Ce document sera à expédier (en affranchissant l’enveloppe, cette fois) à l’adresse suivante :

Direction de la Protection Judiciaire Jeunesse

Commission de surveillance et de contrôle

des publications destinées à l’enfance et l’adolescence

Ministère de la Justice

13 place Vendôme

75042 Paris Cedex 1

Vous recevrez ensuite un document vous autorisant à mettre votre ouvrage sur le marché. Et je vous souhaite que celui-ci plaise aux jeunes et remporte tous les suffrages !

Simone DEZAVELLE

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Lysiane THOMAS

 

Quand Cupidon S’en (M)Mêle

(Cahier d’exercices)

Ce cahier d’exercices croustillants vous permettra de savourer pleinement la vie amoureuse à chaque instant.

Grâce à lui, vous redécouvrirez la force de votre couple et de votre amour.

Ludique, participatif, instructif, il vous enseigne comment mieux vous connaître et ainsi mieux vous aimer.

À remplir sans modération pour tous celles et ceux qui souhaitent « être heureux à deux ».

Quand Cupidon S’en (M)Mêle

Lysiane THOMAS

Cahier d’exercices / 52 pages

Se le procurer: www.devousamoi-metz.com , ou certaines librairies (Hisler Even, l’Univers à Metz)

8 € 90 (Pas de frais de port)

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Renée HALLEZ

La parole confisquée

Polar

Des hommes, en rapport avec une loge maçonnique de Strasbourg, sont assassinés.

Qui les a tués ? Pour quelle raison ? Quel objectif poursuivent leurs assassins ?

Une nouvelle enquête passionnante de Françoise Poisson qui conduit le lecteur dans les profondeurs de l’univers maçonnique et des sous-sols d’anciennes brasseries.

La parole confisquée

Renée Hallez

Polar / 14 € (hors frais de port)

Se procurer l’ouvrage : dans toute bonne librairie et auprès de l’éditeur

(Éditions du Bastberg (www.editions-bastberg.fr).

 

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Catherine MOSELE

Derviches tourneurs

Roman

Ce récit explore l’intrication et la profondeur des attachements nés dans l’enfance.

Le liens d’amitié de Judith et Tatiana ont pour toile de fond le nord-est de la France post-industrielle des années soixante-dix. Dans cette région autrefois agricole, les vague successives d’immigration transalpine, est-européenne puis méditerranéenne ont ensemencé un terreau fertile, enrichissant ainsi l’héritage culturel.

C’est dans ce contexte des trente glorieuses que Judith et Tatiana grandissent, libres et insouciantes. Les aléas de la vie, les métamorphoses de l’adolescence, les prises de conscience de l’âge adulte et le désenchantement qui qui malmènent et étirent leur lien n’auront pas le dernier mot…

Derviches tourneurs

Catherine MOSELE

Roman / Editions Melibée

170 pages – 15,50€

 

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Armand Bémer

Le Fantôme de Charlemagne

Que reste-t-il de « l’Empereur à la barbe fleurie » dans la Lorraine moderne ? De ses « Capitulaires » et du chant grégorien ? De ses mythes ou légendes ? Retrouvez-les à travers trois récits illustrant les Riches Heures de Lorraine.

« La princesse de Rodemack et l’apothicaire », au tournant du XVe siècle, vous emmène dans une chronique médiévale derrière les remparts de la citadelle. Chevaliers, manants, félon. Des personnages romanesques et la figure d’un apothicaire si proche de nous, Maître Johannes-Maria. Un hommage à Jean-Marie Pelt.

« Le fantôme de Charlemagne » évoque le siècle d’existence du lycée de garçons de Thionville, érigé par l’Empereur Guillaume II en 1910. Entre souvenirs de potaches et vie à l’internat, dans la décennie des « sixties ».

« L’alchimie des mirabelles » vous fera vivre la transformation du petit fruit sucré en élixir alcoolisé appelé « schnaps ». Au cœur des années 60, un hiver à la campagne. Arômes de nostalgie à l’évocation du « bon vieux temps. »

Le Fantôme de Charlemagne

Editions des Paraiges

Armand Bemer

246 pages – 18 €

Contact : armandbemer@orange.fr

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Liberté par Bernard APPEL

LIBERTÉ

Écrire à-propos de la liberté… Ce devrait être aussi enivrant que prendre son envol pour l’oiseau, aussi enthousiasmant qu’un éternel voyage autour du monde.

Et pourtant mes mots ont des semelles de plomb ! Comme s’ils savaient déjà, depuis toujours, que la liberté n’est point cette insouciance légère comme plume dont on rêve aux soirs fourbus, ni le vagabondage gratuit de la pensée déverrouillée avide de grands espaces sans contraintes.

La liberté n’est pas un mythe pour doux rêveur fantasque ou dandy superficiel et capricieux.

La liberté c’est la porte qui ouvre sur la vie ; sur l’immensité des possibles que nous devrons habiller de rencontres, de partages, de tendresse, d’amour, de lumière….

La liberté nous rend responsables de notre vie. Nous n’avons pas le choix : pour être libre, il faut vivre d’abord.

Et les mots, bien sûr, ne suffiront jamais.

Comme ceux des plus beaux poèmes, ils tentent pourtant sans cesse, et fort joliment, d’approcher cette liberté qui fascine comme on tente d’atteindre une inaccessible étoile. Ils tracent, le plus souvent, des chemins pas très sûrs, sinueux, tortueux et embroussaillés mais magnifiques car éclaboussés de musique et de confiance, de lumière et d’espérance.

Et, paradoxalement, plus ils cherchent, hésitent et tâtonnent, plus ces mots deviennent libres ! Libres de l’ardente obligation intime que le poète a de rendre grâce à la vie…

Bernard APPEL

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Poète et Poésie par Bernard APPEL

POÈTE ET POÉSIE

… quelques réflexions très subjectives

Je crois que le poète, tandis qu’il s’ignore encore, commence à écrire pour que ses lendemains ne soient plus un tourment labourant plexus et ventre, pour que les brumes, enfin, cessant de l’oppresser, aient la douceur d’un humble baiser sur ses tempes ; le poète n’écrit-il pas d’abord pour ne plus avoir mal…que des estafilades de la ronce sur les chemins libres de l’enfance ?

Le poète ne devient-il pas alors, petit à petit, une sentinelle, un « guetteur de lisières » – lieu privilégié pour contempler le monde – un funambule opiniâtre qui débusque les mots pour dire ce monde, funambule en équilibre toujours précaire, entre l’ombre et la lumière, spécialiste de l’ambivalence, sur les étroits et sinueux chemins qui, peut-être, mènent à la tendresse, planète douce, pacifiée et mélancolique pourtant, où l’ombre finit parfois par faire un peu de place à la lumière.

Le poète alors ne peut plus se contenter d’être technicien ou comptable. Il conquiert sa liberté. Il n’est d’aucune école, d’aucune chapelle. Il se laisse traverser par tous les courants, toutes les influences, sans en adorer ou répudier aucune. Son « style » poétique, si tant est que l’on puisse en parler ainsi, se forge au jour le jour et les seules contraintes qu’il se donne sont celles que lui suggère son oreille intérieure, celles que lui  impose son exigence de sens, de lisibilité, d’authenticité et d’harmonie. Et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette liberté conquise et assumée ne ressemble en rien à de la facilité car elle ne suit aucun chemin balisé.

Gagnant sans cesse en liberté, le poète peut alors se mettre à aimer la musique des mots, à en jouer, à en apprécier la chair tout autant que le sens ou la couleur. Le poète aime la poésie dite, la poésie orale et vivante qui sort de la poussière des bibliothèques et oublie d’être monocorde et monotone.

La poésie devient alors tour à tour cri, plainte ou murmure, action de grâce, signal d’alarme, battement de cœur ou de cils, recherche d’éternité dans la fugacité de chaque instant, expression charnelle et sensuelle, souffle, halètement, Vie…aux lisières du monde en recherche de sens où le poète, encore et toujours…funambule.

Bernard APPEL

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Avis de concours

Vous trouverez ci-dessous une sélection de liens vers des sites proposant des concours d’écriture susceptibles de vous intéresser.

N’hésitez pas à me contacter par mail pour enrichir et actualiser cette rubriques!

https://www.concoursnouvelles.com/concours-populaires

http://societedesrosati.free.fr/spip.php?article53

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Alma Mahler par Maïté PETIT

ALMA MAHLER

Alma MAHLER est née SCHINDLER, à Vienne en Autriche, le 31 août 1879. C’est une artiste peintre et une musicienne hélas insuffisamment connue de nos jours sauf pour la composition de nombreux « lieder ».

Elle est la fille d’un peintre paysagiste célèbre de l’époque, Emil Jacob SCHINDLER et de son épouse Anna BERGEN. Elle est élevée dans un milieu aisé où se rencontrent et se côtoient les membres de l’élite et de l’avant-garde artistique de la ville de Vienne : architectes, écrivains, musiciens, plasticiens et peintres dont l’un des plus célèbres est Gustav KLIMT.

Dès l’âge de 10 ans, elle suit des cours de composition et de piano et devient rapidement talentueuse dans ces deux disciplines. Alma est une très belle femme, cultivée, intelligente, indépendante d’esprit et, bien sûr, très courtisée par le Tout-Vienne.

C’est ainsi qu’en 1901 elle rencontre le célèbre musicien Gustav MAHLER qui, en guise de déclaration d’amour, lui dédicace sa Symphonie n° 5 et son célèbre « adagietto », celui-là même qui ornera somptueusement beaucoup plus tard le film de Visconti : « Mort à Venise ».

Elle épouse MAHLER, mais il est auparavant convenu entre eux…qu’elle doit abandonner ses propres aspirations artistiques (sans doute pour « ne pas risquer de faire d’ombre » à son époux …) ce qui met un coup d’arrêt à une carrière dont les débuts semblaient pourtant si prometteurs. Gustav n’hésitera d’ailleurs pas à s’approprier carrément une partie des musiques composées par son épouse !

Deux enfants naissent de cette union : Maria, qui meurt à cinq ans d’une scarlatine compliquée d’une diphtérie, et Anna (1904-1988) qui deviendra sculpteur.

Alma, toujours très courtisée, a alors une liaison avec le peintre et dramaturge Oskar KOKOSCHKAS (1886-1980) puis avec l’architecte GROPIUS qu’elle épouse à la mort de MAHLER en 1911. De cette union nait en 1916 une petite Manon qui décèdera de la poliomyélite à 18 ans. Alban BERG, un grand ami d’Alma, composera pour la jeune fille si tragiquement disparue son « Concerto à la mémoire d’un ange ».

Dès 1919, Alma, toujours mariée à GROPIUS, a une liaison et vit avec le romancier Franz WERFEL dont elle tombe enceinte à quarante ans. Elle divorce alors mais, nouveau drame, Johannes, l’enfant né prématurément, meurt à dix mois…

Elle épouse WERFEL en 1929 mais en 1938 le couple doit fuir l’Anschluss et se réfugier en France, à Sanary sur Mer. Mais l’invasion de la France par les Allemands en 1940 les contraint de nouveau à s’enfuir : ils franchissent à pied les Pyrénées pour se rendre en Espagne puis au Portugal d’où ils s’embarquent finalement pour les Etats-Unis.

WERFEL décède en 1945 et Alma s’installe alors à New York où elle demeurera jusqu’à sa mort le 11 décembre 1964, à 85 ans.

Alma MAHLER a donc eu une existence riche, longue et intense sur les plans, artistique, social et sentimental même si les exigences égoïstement restrictives de son premier mari ont beaucoup coupé les ailes de sa créativité si prometteuse. Sa grande beauté et sa séduction irrésistible lui ont valu d’être courtisée et aimée de nombreux hommes ; c’est ainsi qu’elle est devenue l’épouse ou la maîtresse, puis la veuve, successivement, entre autres, de quatre créateurs exerçant leur génie dans des domaines aussi divers que la musique (MAHLER), la peinture (KOKOSCHKA), l’architecture (GROPIUS), la littérature (WERFEL). Cela lui a valu le surnom ironique et sans concession de « Veuve des Quat’Z’Arts »

 Surnom impitoyable, sans doute méchamment émis par les bonnes âmes jalouses ou envieuses de l’époque qui auraient peut-être pu manifester davantage d’indulgence et de mansuétude à l’égard d’une femme qui a par ailleurs dû payer, tout au long de son existence, un lourd tribu aux peines , deuils et tragédies.

Maïté PETIT

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Niki de Saint Phalle par Maïté PETIT

NIKI DE SAINT PHALLE

“L’art a été mon ami le plus proche. Sans lui, il y a longtemps que je serais morte, la tête éclatée”.

Niki de Saint-Phalle, artiste polyvalente, peintre, plasticienne, architecte, écrivaine, a écrit cette phrase dans son livre “Traces”, en 1999, quelques années avant sa mort. Phrase surprenante car, pour le commun des mortels, le nom de Niki de Saint-Phalle évoque, de prime abord, de rondes et joyeuses “nanas”, imposantes et colorées et de nombreuses créations de toutes sortes, rutilantes et bariolées, apparemment bien éloignées d’une quelconque tristesse mélancolique.

Et pourtant la vie de Niki de Saint-Phalle oscille sans cesse entre traumatismes violents et farouche énergie de vivre, dépressions sévères er euphorie créatrice, révoltes et provocations. Et c’est en effet l’art, comme exutoire, qui va lui permettre de surmonter les souffrances, de se libérer des angoisses et finalement, petit à petit, de se trouver…

C’est, comme pour beaucoup d’autres artistes, dans l’enfance qu’il faut rechercher les causes du mal-être latent qu’elle combattra toute sa vie.

Niki de Saint-Phalle est née le 29 octobre 1930 dans une famille de haute bourgeoisie, ruinée; ses repères sont très vite bousculés puisqu’elle est séparée de ses parents qui la confient à ses grands-parents entre l’âge de deux et trois ans .Elle retrouve ensuite toute sa famille qui a émigré aux Etats-Unis. Là elle connait “l’enfer” comme elle l’écrira elle-même, du fait de la mésentente souvent violente de ses parents instables, de l’hypocrisie d’une éducation puritaine et du carcan des institutions religieuses dont elle se fait régulièrement exclure pour indiscipline… Et, à l’été 1942, son père abuse d’elle…

Très lourd handicap que Niki de Saint-Phalle va devoir surmonter progressivement en le transformant en une farouche énergie créatrice, ce qui n’ira pas sans difficultés. A 18 ans,  elle s’échappe du cadre familial, devient mannequin, puis se marie l’année suivante avec un américain, Harry Matheus avec qui elle partage l’amour de la musique et de la littérature. Elle veut ensuite devenir actrice et suit un moment des cours de théâtre…

Hélas, en 1953, elle est hospitalisée pour une grave dépression dont elle parviendra à se sortir par l’expression picturale.

Sa voie est trouvée. Elle expose pour la première fois en 1956. Elle est alors influencée par des artistes aussi divers que Gaudi, Dubuffet, Marcel Duchamp, Pollock, Kooning, le facteur Cheval puis Chagall, Miro, Magritte, Matisse…

C’est cette année-là qu’elle rencontre Jean Tinguely, l’un des chefs de file du mouvement des Nouveaux Réalistes, qui deviendra son nouveau compagnon quelques années plus tard. Rencontre déterminante puisque c’est Jean Tinguely qui l’ encouragera très fortement et la convaincra d’ épouser une vraie carrière d’artiste.

Et, dès 1961, elle fait la une de tous les journaux et attire les galiéristes. Ce rapide succès la lance définitivement et la célébrité ne la quittera plus jusqu’à sa mort en 2002.

La production artistique de Niki de Saint-Phalle est si abondante et multiforme qu’il est impossible ici d’en faire une description et une analyse exhaustives. Notons toutefois qu’au cours de sa longue vie créatrice, elle a réalisé, entre autres, des tableaux intégrant matériaux et objets de récupération, des “tableaux-autels” qui souvent malmènent la religion, des “tableaux-cibles” où le public est invité à tirer à l’aide de fléchettes ou d’une carabine sur des poches de peinture qui une fois libérée s’écoule sur la toile mais aussi des oeuvres plastiques ( par exemple les ” Mariées” ou les fameuses “Nanas”, fortes à tous les sens du terme, gaies, enceintes et dansantes), et architecturales ( la” Fontaine Stravinsky” devant Beaubourg à Paris, le “Jardin des Tarots” en Toscane, ” le monstre du Loch Ness” à Nice etc…). Elle produit aussi, durant toute sa vie, des dessins, des écrits instantanés, des bribes de rêves, de courtes pensées, des fragments de dialogue, tout cela parfois assez proche du surréalisme.

3500 oeuvres environ sont ainsi répertoriées attestant bien que Niki de Saint Phalle a totalement confondu sa vie personnelle et sa vie artistique pour mettre au jour, sous des apparences rieuses, délirantes et gaies, un univers très expressif, provocant, contestataire, dérangeant et souvent tragique. La superbe exposition récemment organisée à Paris en 2014 permettait de prendre pleinement conscience de la richesse, de la diversité et du foisonnement de cette oeuvre. Je conseille de ne pas manquer la prochaine qui se présentera…

L’art de Niki de Saint-Phalle est toujours un art engagé, contre le racisme et l’apartheid, pour la  lutte contre le sida et les discriminations qui en résultent, pour le féminisme surtout et contre tous les préjugés qui emprisonnent les êtres humains, particulièrement les femmes.

Ayant beaucoup utilisé le polyester, la résine, les colles, solvants et autres produits toxiques pour réaliser ses oeuvres, Niki de Saint-Phalle voit petit à petit sa santé se dégrader: de plus en plus elle souffre d’asthme et de polyarthrite rhumatoïde, aux mains surtout, ces mains,  partie si importante d’elle-même, auxquelles elle consacrera d’ailleurs une série de sculptures comme pour exorciser la déformation progressive et irréversible que la maladie leur impose.

Niki de Saint-Phalle, sans jamais avoir cessé de créer mais de plus en plus malade et fatiguée, meurt le 21 mai 2002 sans avoir pu participer à l’inauguration du musée de Nagu, au Japon, qui venait d’ouvrir ses  portes pour lui rendre hommage.

Maïté PETIT

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