Le vendredi 10 janvier l’ Antenne APAC de Villers-lès-Nancy a reçu Maria Doyle pour son roman « On ne voit bien qu’avec le Cœur » publié aux éditions Plon et paru en septembre 2019.
Le public très nombreux, silencieux et très attentif, se retrouve dans les salons de Mme de Graffigny.
Nicole, après avoir exprimé, au nom de L’APAC, ses vœux à l’assistance, présente Maria Doyle et son œuvre autobiographique.
Puis quelques citations d’auteurs pour sensibiliser aux thèmes de l’ouvrage sont lues par Simone, Philippe, Francine et Ginette.
Suit une biographie rapide de Maria par Nicole.
Maria est née à Dublin le 6 mai 1965 dans des circonstances particulières et, à l’âge de 9½ ans, elle est frappée par la maladie de Stargardt, maladie héréditaire rare qui, après une perte progressive de la vision, amène inéluctablement à la cécité.
Après un court séjour dans une école pour aveugles – qu’elle fuit – Maria Doyle revient à Dundalk parmi les siens. Puis la musique prend une place importante dans sa vie, avec des séjours aux USA et de nombreux concours de chant.
Concerts, concours et tournées aux USA se succèdent avec bonheur. Succès au concours de l’Eurovision en Irlande en 1985.
Les années passent. Emmanuel, jeune Français mormon sonne un jour à sa porte. Miracle ! L’évidence intérieure qu’il sera son mari se réalise, ils se marient six semaines plus tard, vont vivre en France car Emmanuel est lunévillois ! Ils auront sept enfants, tous musiciens aujourd’hui.
Une autre vie commence certes, mais toujours éclairée par la passion de la musique et du chant…Les enfants ont grandi et Maria revient au chant.
Entretiens à la radio, à la télévision (« C’est dans l’air » avec Patrick Bruel, « Vivement Dimanche prochain » avec Michel Drucker en septembre dernier).
Indépendamment de ces activités artistiques, Maria Doyle donne des conférences concernant la motivation, l’inspiration, la communication.
De plus, Maria est aussi une sportive accomplie qui n’hésite pas à organiser une marche de l’espoir (de Chanteheux à Donrémy) en avril 2019.
Mais l’aventure qui aiguise l’intérêt de tous ici est la publication de son ouvrage « On ne voit bien qu’avec le Cœur », récit autobiographique.
Simone lit un extrait de l’ouverture du récit, lorsque, à 9½ ans l’auteur devient aveugle brusquement. Moment terrible qui va bouleverser sa vie, mais ne la laissera pas désemparée. Elle a la force incroyable d’accepter ce malheur.
Maria Doyle prend alors la parole pour compléter, illustrer les moments de sa vie, faire comprendre sa personnalité, sa façon d’empoigner son destin à bras le corps et de ne jamais être victime.
L’ouvrage est dédié à Eileen, sa mère qui lui a transmis sa force. Elle-même a dû faire face à un destin très difficile et a mis au monde Maria dans un Magdalene homes, un de ces terrifiants « pensionnat-prisons » irlandais pour « filles-mères » qui ont existé jusqu’en 1996.
Mais surtout il y a le chant… La musique, le chant, sont bien présents dans la famille, adoucissant le quotidien difficile et la pauvreté. De la lecture d’un extrait par Francine se dégage le désir de Maria de devenir une star « pour sortir [ses] parents de la pauvreté »et « montrer que, en dépit de la misère et du handicap, tout est possible, si on le veut vraiment » [Elle] le sait depuis toujours.
Maria évoque aussi le hasard « mais est-ce bien le hasard ? » : à treize ans elle est remarquée par une touriste américaine, Béatrice Neyland, et part en tournée aux Etats-Unis où elle enchaîne les concerts avec succès. De retour en Irlande, la musique reste le fil rouge avec quelques années après l’eurovision, l’enregistrement d’un disque….
Puis un peu plus tard, a lieu la surprise de sa vie : Emmanuel ! Son mari et fidèle compagnon présent ce soir.
Commence alors pour elle une vie de mère de famille qu’elle assume avec courage dans un pays dont elle doit apprendre la langue. Elle parvient à dominer les difficultés liées à son handicap et éduque sans faille ses enfants.
L’intention de Maria Doyle est claire et forte : elle veut donner de la force aux autres pour transcender les aléas et les catastrophes de l’existence. Rien n’empêche alors de vivre et d’aimer la vie. Elle affirme ainsi comme un slogan : courage – espoir – foi. Quelle leçon !
Un temps d’échange fécond avec le public clôt la soirée, pur moment de bonheur, qui ressource chacun et exalte l’envie de vivre par ces temps difficiles.
Soyez remerciée belle et lumineuse Maria Doyle pour cette leçon de vie. Soyez remerciés Emmanuel et Nicole, qui avez permis cet échange avec enthousiame et humour.
La rencontre se termine par une séance de dédicaces. G. TANZI