Laetitia COLOMBANI est née en 1976 à Bordeaux. Actrice de 1998 à 2012, elle réalise aussi des courts métrages et des longs métrages (À la folie, pas du tout en 2002, Mes stars et moi en 2008).
Son livre La tresse paraît chez Grasset en 2017 (existe en livre de poche). L’adaptation Jeunesse paraît en 2018 (Grasset).
Elle reçoit le Trophée littéraire des femmes de l’Economie, Le prix Relay des voyageurs lecteurs et le prix Ulysse du premier roman en 2017. En 2018 elle reçoit Le globe de cristal du meilleur roman.
Le roman La tresse compte 340 000 exemplaires vendus en mars 2018. Il est en cours de traduction dans plus de 29 langues.
Laetitia COLOMBANI réalisera-t-elle l’adaptation de son roman au cinéma…? On en parle…
C’est un roman où l’image de la tresse prend tout son sens. Les destins de trois femmes vont être reliés par leurs cheveux comme trois brins formant une tresse. Trois histoires qui s’entrelacent, trois femmes, trois parcours, trois vies de combat…
Smita, une jeune Dalit (intouchable) d’Inde, vide les excréments des latrines sèches. Elle souhaite une autre vie pour sa fillette de six ans. Ses parents réunissent leurs économies et l’inscrivent à l’école. Pas simple…
Giulia vit en Sicile, à Palerme.Elle dirige avec son père une petite entreprise où l’on fabrique des perruques avec les cheveux des siciliennes. Hélas, les affaires ne marchent plus…
Sarah Cohen est une avocate installée à Montréal. Animée d’une ambition sans bornes, elle semble inhumaine jusqu’au jour où elle apprend qu’elle a un cancer bien avancé…
Le texte est habilement structuré. Les chapitres courts et clairs sont successivement consacrés aux trois femmes et se terminent toujours sur un point de suspens.
C’est un premier roman bien peigné, une langue claire et lissée avec soin. C’est une belle ode aux femmes, à leur courage, à leur force, à leur volonté de se battre contre un monde hostile pour finir par devenir une autre.
La tresse est un bon moment de lecture qui diffuse des flux d’énergie, de dynamisme, d’espérances et invite à la réflexion. Tel un conte de fées, le roman parvient à nous faire croire qu’il est toujours possible de s’insurger et de se révolter malgré les dictats masculins et sociaux qui pèsent sur les femmes.
EPILOGUE
Je dédie mon travail à ces femmes Liées par leurs cheveux Comme un grand filet d’âmes À celles qui aiment, enfantent, espèrent Tombent et se relèvent mille fois Qui ploient mais ne succombent pas Je connais leurs combats Je partage leurs larmes et leurs joies Chacune d’elles est un peu moi…
EXTRAITS
“… Dans certains villages, les Dalits doivent signaler leur présence en portant une plume de corbeau. Dans d’autres, ils sont condamnés à marcher pieds nus. Tous connaissent l’histoire de cet intouchable, lapidé par le seul fait d’avoir porté des sandales. Smita entre dans les maisons par la porte arrière qui lui est réservée, elle ne doit pas croiser les habitants, encore moins leur parler. Elle n’est pas seulement intouchable, elle doit être invisible.”
“… Accepter que le monde change, et changer avec lui. Les entreprises familiales qui refusent d’évoluer ferment les unes après les autres dans le pays. Aujourd’hui, il faut voir grand, plus loin que les frontières, c’est une question de survie. Evoluer ou mourir il n’y a pas d’autre choix.”
“… Un homme rasé peut être sexy, une femme chauve sera toujours malade…” J.S.
LE COURAGE ET LA SOLIDARITÉ DES FEMMES À TRAVERS LE MONDE
♥ Chinoises de XINRAN
♥ La moitié du ciel de Nicholas D. KRISTOF
♥ Les vies multiples d’ Amory Clay de William BOYD
♥ Le chœur des femmes de Martin WINCKLER
♥ Un si bel avenir de Véronique OLMI