En ouverture de la saison 2018/2019 de Villers-lès-Nancy, rencontre Littéraire avec Gilles Laporte autour de son dernier roman « Les Roses du Montfort » (Presses de la cité)
L’auditoire, avec ses habitués heureux de se retrouver dans la salle du Château de Madame de GRAFFIGNY, si propice à l’écoute et à la réflexion, accueillait Monsieur Gilles LAPORTE, présenté par Nicole BARDIN-LAPORTE pour prendre connaissance de son dernier roman publié en août 2018 par les « Presses de la cité » : « Les Roses du Montfort ».
Madame Marie-Claude DELUCE prit la parole au nom de la municipalité de Villers-lès-Nancy, dont elle est l’adjointe à la culture, se félicita qu’une telle manifestation ait lieu et souhaita vivement que les rencontres de l’APAC perdurent.
Puis Nicole BARDIN-LAPORTE prit à son tour la parole en remerciant la municipalité de mettre à disposition les locaux du Château et présenta l’auteur à travers sa biographie et sa bibliographie avant de présenter le roman.
Gilles LAPORTE est né en 1945 à Igney dans les Vosges entre Thaon-les-Vosges et Nomexy. Il insiste sur son origine sociale ; il est né fils d’ouvriers du textile, dans un milieu où les livres n’ont pas de place. Mais un personnage joue un rôle primordial dans son devenir, Madame JUNGEN, maîtresse d’école du CE1. Le déclic a lieu, l’auteur reçoit alors en prix un « Don Quichotte pour Enfants » qui ne le quittera plus et qui présidera à sa destinée.
Après des études de philosophie, l’enseignement puis un métier dans l’industrie et le monde paysan, une incursion dans l’armée, ce parcours très diversifié permet à l’auteur de produire une bibliographie impressionnante et éclectique ; « j’ai nourri mon terreau » dit Gilles LAPORTE. En effet aucun genre littéraire ni aucune source sociale ne sont écartés de son œuvre : poésie, théâtre, nouvelles, grand nombre de romans, -souvent primés-, témoignages, contes, biographies, documentaires et dramatiques pour la télévision.
Gilles LAPORTE est aussi un peintre !
Largement impliqué dans la vie littéraire comme jury et président de 2009 à 2014 du prix Erckmann-Chatrian, membre de l’Académie Stanislas, Sociétaire de la société des gens de Lettres de France, Sociétaire des auteurs compositeurs dramatiques, membre de la SACEM, l’auteur est aussi acteur, homme de radio et de télévision qui a animé des émissions littéraires par exemple « Pleine Page » de France3. Il tient aussi un blog « Laporteplume ».
La présentatrice commente alors l’ouvrage « Les Roses du Montfort » en remarquant le nombre très important de romans historiques et la place de la Lorraine dans les romans de Gilles LAPORTE. Qu’en est-il ici ? Ce dernier roman n’échappe pas à ces aspects et l’auteur explique qu’il ne peut pas en être autrement parce que tous les personnages sont traversés par l’histoire de leur temps. Quant à la Lorraine courageuse, il lui rend hommage en relatant un fait historique lorrain.
L’ouvrage est introduit par deux citations sur le vin lues par Simone DEZAVELLE et Ginette TANZI.
Un des thèmes principaux, fil rouge du roman, est l’histoire des vignobles vosgien, lorrain et alsacien touchés par le phylloxéra. Le roman se situant entre 1899 et 1920 relate un fait historique.
« Les Roses du Montfort » est un roman chronologique dont le style fluide, imagé fait renaître l’époque et les lieux.
Gilles LAPORTE lit alors un extrait de l’ouverture du roman « la fête patronale à Neuville-sous-Montfort ». Les passages descriptifs recréent une ambiance, des couleurs, des odeurs, ce qu’illustre aussi la lecture faite par Simone. Il s’agit de restituer la perception unique de l’environnement des personnages.
D’autres thèmes gravitent autour du thème du phylloxéra: l’amour, le rôle de la Femme dans cette société, les relations hommes/femmes. Ces thèmes sont incarnés par les personnages qui ont donc un rôle important dans l’élaboration du roman.
Louise, l’héroïne est déjà une femme moderne, forte, courageuse, déterminée. Quand elle est sûre de son bon droit, elle désobéit, conteste, renverse conventions et traditions.
Sa mère Marie et elle « font jaser !» Mais elles ne font que lutter pour leur dignité et rejeter ce qui n’est pas profond, essentiel.
Elles forment un contraste avec les autres, les soumises de leur village, les superficielles et artificielles de Mirecourt. « Elles incarnent la féminité sacrée » dit l’auteur « celle qui permet de grandir ».
Le personnage masculin principal, Charles Vinot est plus en nuances, il est fier de son métier, héritier de la tradition de l’homme tout-puissant dans sa famille mais aussi atteint parfois émotionnellement, il a finalement « un bon fond » comme disent les Lorrains. Le Polonais est un être solaire comme Louise.
Un beau roman, fort, qui anoblit un épisode dramatique en Lorraine et illustre parfaitement la citation de Victor Hugo en guise de conclusion « Le beau est aussi utile que l’utile, plus peut-être »
L’auditoire put alors partager et prolonger le dialogue avec l’auteur. Une question orienta la réflexion et l’échange sur le rôle des éditions dans la politique actuelle des émissions littéraires à la radio et à la télévision.
La soirée particulièrement intéressante et chaleureuse se termina par une séance de dédicace et les participants se séparèrent après avoir noté le prochain rendez-vous du 12 octobre dont l’invité sera M. le Préfet de Meurthe et Moselle Eric Freysselinard qui présentera son ouvrage « Comment la IIIème République a sombré – Journal de Marguerite, épouse d’Albert Lebrun ». Ginette TANZI