LIBERTÉ
Écrire à-propos de la liberté… Ce devrait être aussi enivrant que prendre son envol pour l’oiseau, aussi enthousiasmant qu’un éternel voyage autour du monde.
Et pourtant mes mots ont des semelles de plomb ! Comme s’ils savaient déjà, depuis toujours, que la liberté n’est point cette insouciance légère comme plume dont on rêve aux soirs fourbus, ni le vagabondage gratuit de la pensée déverrouillée avide de grands espaces sans contraintes.
La liberté n’est pas un mythe pour doux rêveur fantasque ou dandy superficiel et capricieux.
La liberté c’est la porte qui ouvre sur la vie ; sur l’immensité des possibles que nous devrons habiller de rencontres, de partages, de tendresse, d’amour, de lumière….
La liberté nous rend responsables de notre vie. Nous n’avons pas le choix : pour être libre, il faut vivre d’abord.
Et les mots, bien sûr, ne suffiront jamais.
Comme ceux des plus beaux poèmes, ils tentent pourtant sans cesse, et fort joliment, d’approcher cette liberté qui fascine comme on tente d’atteindre une inaccessible étoile. Ils tracent, le plus souvent, des chemins pas très sûrs, sinueux, tortueux et embroussaillés mais magnifiques car éclaboussés de musique et de confiance, de lumière et d’espérance.
Et, paradoxalement, plus ils cherchent, hésitent et tâtonnent, plus ces mots deviennent libres ! Libres de l’ardente obligation intime que le poète a de rendre grâce à la vie…
Bernard APPEL